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FT-17
Members | |
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Current | |
Janus | Drums (2015-present) |
Member(bands): Ad Extirpenda, Infinityum, Olympus, Vosegus, Trollheart (live), Echo ov Desolation (live) | |
Hrothulf | Guitars (2015-present) |
Member(bands): Ad Extirpenda, By the Sword | |
Hugo Chereul | Narration (2015-present) |
Khorto | Piano (2015-present) |
Misein | Vocals (lead) (2015-present) |
Member(bands): Ad Extirpenda, Echo ov Desolation, Tan Noz | |
Cide | Bass (2016-present) |
Member(bands): Olympus, Spiritus Sancti, Tan Noz, Trollheart, Vosegus, Echo ov Desolation (live) | |
Damned | Guitars (2016-present) |
Member(bands): Ad Extirpenda, Olympus, Vosegus, Trollheart (live) | |
Past | |
Zymurgh | Bass (2015-2016) |
Member(bands): Red Winter, Ad Extirpenda |
# | Discography | Type | Year | |
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1 | Marcellin s’en va-t’en guerre | Full-length | 2016 | Show album |
2 | Verdun! | Full-length | 2018 | Show album |
Marcellin s’en va-t’en guerre
Members | |
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Band members | |
Zymurgh | Bass |
Janus | Drums |
Hrothulf | Guitars |
Khorto | Piano |
Misein | Vocals (lead) |
Marcellin Trouvé | Narration |
Guest/Session | |
Soazig Couëdel | Vocals (soprano) (track 11) |
Miscellaneous staff | |
Herr Krauss | Mixing, Mastering |
Katia Filluzeau | Logo, Design |
Francis Loubry | Photography |
Hrothulf | Writer, Composer |
Tracks | |||
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1. | C’est la guerre | 01:13 | Show lyrics |
Rochefort, 3 août 1914 C’est la guerre. Un télégramme a confirmé une nouvelle qui n’a étonné personne tant elle était imminente ces derniers jours. Même l’été semble résigné à revenir après ce prélude automnal. C’est la guerre. Nul doute qu’elle sera glorieuse. Autour de moi, tout le monde est persuadé que nous passerons Noël à Berlin. Un étrange optimisme a gagné nos rangs. C’est la guerre. J’ai décidé d’écrire pour témoigner de l’événement. N’ayant personne avec qui correspondre, je noircirai mon journal pour mes futurs descendants. Je m’appelle Marcellin Trouvé. Sûr que l’officier d’état-civil a été inspiré quand il m’a attribué ce nom. Dans la vie civile, je suis instituteur dans un petit village charentais. J’aurais dû prendre ma classe pour cette rentrée, juste après mon retour du service militaire. Mais c’est la guerre. Les gamins devront sans doute se passer de moi quelques temps. Un voyage improbable m’attend. Une revanche pour la France. Je vais chasser le boche en tenue bleue et garance. J’ai fière allure dans mon uniforme, l’oeil pétillant et la moustache soignée, La silhouette filiforme, large sourire sur mon visage enjoué, Je fais immortaliser l’instant sur papier glacé. Quel dommage que cette photo ne soit pour personne... |
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2. | La fleur au fusil | 05:32 | Show lyrics |
-1er couplet/1st verse- Le tambour bat, le tocsin sonne, L’atmosphère pesante n’échappe à personne, Les premiers badauds voient avec émotion Placardée l’affiche de mobilisation. Larmes des femmes, silence des hommes, Pâleur, fébrilité, inquiétude maximum, La nouvelle atteint ouvriers et paysans. A la sortie d’usine, au retour des champs. -Refrain/Chorus- Nous sommes partis la fleur au fusil Le cœur léger d’après ce qu’on dit Remontés et pleins d’assurance. Nous sommes partis la fleur au fusil Faire notre devoir, servir le pays Sans penser à toutes les souffrances. -2ème couplet/2nd verse- Dans toutes les gares, rassemblements, Citoyens hier, soldats maintenant, Les conscrits convergeaient sur les chemins de fer, Le sang de la nation coulait dans ses artères. Certains chantaient, d’autres bravaient, Des pères faisaient leurs adieux aux enfants, De ces gars jeunes et forts, dans cette foule bigarrée, On ne trouvait pourtant aucun hésitant. -Refrain/Chorus- Nous sommes partis la fleur au fusil Le cœur léger d’après ce qu’on dit A l’esprit une grande espérance. Nous sommes partis la fleur au fusil Faire notre devoir, venger la patrie Des Prussiens, et servir la France. -3ème couplet/3rd verse- Union sacrée dans les journaux, Des monarchistes aux socialos, On va reprendre la Lorraine aux Allemands, Dans une guerre expédiée rapidement. Vers la frontière, les régiments, Avancent décidés, légers et hardiment, Certains fanfarons au bout de leur fusil, Offrent des fleurs à leur chère Rosalie. -La Marseillaise- Aux armes citoyens! Formez vos bataillons! Marchons, marchons, Qu’un sang impur abreuve nos sillons! |
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3. | Les moissons sanglantes | 05:00 | Show lyrics |
-Refrain / Chorus- Baïonnette au canon et jamais ne recule De l’appel du clairon jusqu’au crépuscule Point besoin de défense pour les généraux, L’offensive à outrance tel est leur credo. Recherchant le corps-à-corps, les charges d’infanterie Essaient d’amener la mort dans les rangs ennemis. A terrain découvert, cette furia colorée Est la cible idéale des tireurs embusqués. -Couplet 1 / 1st verse- En ce mois d’août caniculaire Les armées du Kayser S’enfoncent dans la Belgique. Leur avancée implacable, tactique impitoyable De la tuerie, prélude tragique. Aux alentours de Charleroi les soldats meurent Fauchés par la mitraille. -Refrain / Chorus- Baïonnette au canon et jamais ne recule De l’appel du clairon jusqu’au crépuscule Point besoin de défense pour les généraux, L’offensive à outrance tel est leur credo. Recherchant le corps-à-corps, les charges d’infanterie Essaient d’amener la mort dans les rangs ennemis. A terrain découvert, cette furia colorée Est la cible idéale des tireurs embusqués. -Couplet 2 / 2nd verse- Ecrasant les civils, terribles exactions, Rasant les villes, quelle affliction La mort nous marque ainsi de son empreinte Avec son casque à pointe. Et dans les forêts des Ardennes les soldats tombent Brisés par les schrapnels. -Refrain / Chorus- Baïonnette au canon et jamais ne recule De l’appel du clairon jusqu’au crépuscule Point besoin de défense pour les généraux, L’offensive à outrance tel est leur credo. Recherchant le corps-à-corps, les charges d’infanterie Essaient d’amener la mort dans les rangs ennemis. A terrain découvert, cette furia colorée Est la cible idéale des tireurs embusqués. -Texte de fin / Spoken- Les grands principes du GQG en ce mois d’août: Infanterie reine des batailles, l’offensive emporte tout Baïonnette arme suprême, il n’y avait qu’à charger, En face, les mitrailleuses nous attendaient... |
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4. | Le revers de la médaille | 00:46 | Show lyrics |
Rupereux (77), le 5 septembre 1914, De la Sambre à la Marne, trois cents bornes de marche. Des marches harassantes, entrecoupées de contre-attaques pour ralentir l’ennemi. 20 kg de barda sur les épaules, la soupe qu’il faut souvent abandonner, les réfugiés que l’on croise, la canicule à supporter avec notre lourde capote, une belle balade en somme... La semaine dernière, sur les hauteurs de Guise, l’une des contre-attaques fut particulièrement violente. Là, sur les bords de l’Oise, j’ai gagné une breloque. «A fait preuve d’un courage et d’un sang-froid exceptionnels en suppléant ses officiers mis hors de combat et en menant son régiment à la prise d’objectifs stratégiques sous le feu nourri de l’ennemi.» Pas de quoi fanfaronner. On a perdu un quart des effectifs depuis un mois et les pruscos sont à 20 bornes de Paris. Mais les gars gardent le moral et le GQG a l’air sûr de lui. |
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5. | Contre-attaque sur la Marne | 05:21 | Show lyrics |
-Couplet 1 / 1st verse- Brisés, présumés vaincus, Retraites, sursaut inattendu, Mais prêts à mourir sur place Enfin... volte-face! Lebel en main Nouvel entrain Moral sans faille Maintenant... la bataille. Chargez! (x2) -Couplet 2 / 2nd verse- L’ennemi surpris Devant nous fuit Poursuite fringante Pression constante Villages repris Aux verts-de-gris La trajectoire Vers la victoire! Chargez! (x2) -Transition- Arrivés sur l’Aisne Nous fûmes stoppés Et dûmes avec peine Creuser des tranchées. -Couplet 3 / 3rd verse- Bombardements Assauts allemands Les corps-à-corps Reprennent plus forts La Ville-aux-Bois, Perdue trois fois Trois fois reprise Enfin conquise. Chargez! (x2) |
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6. | L’armée des taupes | 04:57 | Show lyrics |
Intro (parlée/spoken): De la ligne bleue des Vosges aux plages de la mer du nord, des fossés béants tranchent la campagne: des galeries, encore des galeries, toujours des galeries... on creuse plus qu’on ne tire: la pelle remplace le fusil. à l’intérieur de cette taupinière, on patauge dans les flaques, on dort dans la boue. Une part de nous reste à l’arrière, on se voyait lions, nous voilà taupes. Mais des taupes hébétées, grisées par le vin, abruties par les tirs d’obus, obligées de disputer aux rats la pitance. Une odeur insoutenable règne ici. Celle des cadavres des copains, tués à quelques mètres lors d’une précédente offensive et qu’on doit laisser pourrir là. Alors on fume pour faire passer l’odeur, on boit pour faire passer la peur et on se rassure en se disant que les boches ne sont pas mieux lotis que nous. Couplet 1 / 1st verse: On passe nos journées, à croupir dans ces trous à se faire bouffer Par la gale et les poux. On vit angoissé l’existence suspendue, toujours menacée: Shrapnels - ou balles perdues. Couplet 2 / 2nd verse On pense à l’arrière, et à ces embusqués si loin de la guerre et de l’enfer des tranchées. On attend la mort, ambulants macchabées, cherchant le réconfort dans les lettres rédigées. Refrain / Chorus Ici... on vit comme des taupes Nous sommes... l’armée des taupes |
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7. | La perm | 00:52 | Show lyrics |
Villognon , 12 octobre 1915 Ce soir finit ma parenthèse loin du front. Bientôt, le chant du canon relaiera celui du coq en guise de réveil-matin. Quel bonheur de manger à table, de se laver, de dormir dans un lit, toutes ces choses simples oubliées en première ligne. Il paraît qu’en ville règnent les embusqués. Ici, dans cette campagne tranquille, on ne les voit pas pointer leur nez. Mercredi fut pour moi une journée de grande émotion quand j’ai passé quelques heures en classe avec mes anciens élèves. Je pensais raconter un conte pour ces gamins en leur parlant de ma vie dans les tranchées. Mais le guerre est devenue le quotidien de leurs leçons. Mes voisins accueillent une famille de réfugiés belges. Ces pauvres gens ont fui devant les atrocités des boches et m’ont tout de suite pris en sympathie. Leur fille Marijke m’a demandé de pouvoir être ma marraine de guerre, ce que je me suis empressé d’accepter. Je vais enfin pouvoir écrire à quelqu’un d’autre qu’à moi-même. |
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8. | L’enfer de Verdun | 08:24 | Show lyrics |
-Couplet 1 / 1st verse- Bar-le-Duc, voie sacrée, La relève Avance en rangs serrés, Comme en rêve, La noria des camions de ravitaillement, Forme un serpent impressionnant. Sens inverse, nous croisons Des fantômes, Revenant de ce front Quelques hommes Presque étonnés d’en revenir, Après ce qu’il ont dû subir. - Couplet 2 / 2nd verse- Arrivée sur les lieux Du cauchemar Paysages déchirés Le brouillard Se lève sur un panorama lunaire Trous d’obus labourant la terre. Quand soudain déferlèrent Les marmites Pluie de feu et de fer D’ypérite Ce fut notre baptême du sang Dans cet endroit oppressant. -Transition- Halte-là, on ne passe pas! Courage, on les aura! (x2) -Passage parlé 1 / 1st spoken part- Les bombardements s’intensifient, on se tasse au fond d’un trou. La terre tremble, le ciel s’embrase et tonne comme si Jupiter descendait sur nous. Chaque obus soulève un tas de terre, de poudre et de pierres, découvre les cadavres puis les enterre. Dans cette fosse commune, les artilleurs sont les croque-morts et ils ne s’embarrassent pas de mise en bière. On y traîne notre barda comme une croix, alourdis par la boue, sonnés par le bruit. On y crève sous les balles et les bombes mais la défense se poursuit. La soif est intenable. Certains se traînent au fond des trous pour boire une eau croupie et souillée par les corps démembrés qu’on aperçoit au gré des canons. La fatigue est innommable, on en dort debout, on en perd la raison. -passage parlé 2 / 2nd spoken part- Soudain, une odeur d’amande nous picote le nez: phosgène! Les masques sont sortis mais les yeux pleurent déjà, la gorge irritée nous brûle, le caoutchouc nous gène. Cet appendice facial nous donne l’air de créatures étranges qui hantent cet Hadès. Malgré tout cela, on continue inlassablement de protéger la forteresse. Et maintenant contre-attaque! Au tour des fritz de venir alimenter cette rivière de chair et de sang. Dans le brouillard et la fumée, on avance à la boussole, on progresse impétueusement. Après dix jours d’enfer, enfin la relève! Les boches se sont encore cassé les dents sur Verdun, Mais dans cette défense héroïque nous arrivâmes 200 et nous partîmes 61... -C- Et là devant Verdun, Les soldats meurent, En faisant leur devoir. Et là la France tient, Ses soldats tombent, Mais ont bâti l’histoire. |
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9. | La charge | 04:58 | Show lyrics |
-Couplet 1 / 1st verse- Sur un front exsangue La dernière harangue De Nivelle est lue Du déverrouillage L’heure est venue Courage Confiance Et vive la France Un dernier coup de boutoir Un dernier espoir Payé par le sang. Chemin des Dames Encore un drame Qui nous attend en chargeant Nous sommes maintenant Fauchés Stoppés Bloqués par les boches Qui s’accrochent A cette bande Qu’ils défendent Vaillamment. -Couplet 2 / 2nd verse- Vagues successives Qui toutes se brisent Tirs de barrage, après les charges, Malgré notre courage Vauclair Cimetière Par les nôtres bombardés Repli amer D’une tranchée Reprise hier Dans le sang. Et vers les casemates La charge reprend Les obus éclatent Les hommes inconscients Tombent sous la mitraille Muraille Tenaille Feux croisés meurtriers Qui nous hachent Sans relâche Sur ces pentes Nous crevons. -Fin / End- Allez! Chargez! |
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10. | Les lettres | 00:36 | Show lyrics |
Beaurieux, 1er mai 1917 Après bientôt trois ans de guerre, dans ce cloaque, dans cet enfer, un moment de paix: les lettres. Je les attends tous les jours, elles m’accompagnent dans l’ennui et l’angoisse quotidiens. Elles sont un point d’ancrage dans cet environnement de fous, une fenêtre vers le monde au milieu de ce purgatoire. J’en délaisse mon journal pour les relire, j’en oublie les tranchées pendant quelques minutes, elles deviennent une drogue vitale. Dans le monde réel, on nous promet que la nouvelle offensive qui s’annonce sera celle de la victoire. Espérons que ce soit le cas et que je puisse enfin retrouver Marijke et la quiétude de mon petit village. |
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11. | La dernière tranchée | 05:19 | Show lyrics |
- Couplet 1 / 1st verse - . Les corps de soldats jonchent la colline . La charge vient de s’achever . Pour eux au moins la guerre se termine . Hors de cette maudite tranchée - Couplet 2 / 2nd verse - . Quelques condoléances de plus à écrire . Aux familles dévastées . Parmi tous ces gars à mourir . Un jeune officier - 2ème partie / 2nd part - Ce soir un héros est tombé D’une balle en plein coeur fauché Son dernier voyage va l’amener Vers sa dernière tranchée Son nom sur le marbre sera gravé Là-bas sur la place du marché Mais il sera bientôt oublié Sauf d’une fille éplorée Ce soir un héros est tombé D’une balle en plein coeur fauché Sa guerre est enfin terminée C’est sa dernière tranchée. (x3) Sa dernière tranchée |
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42:58 |
Verdun!
Album versions
Release date | Label | Catalog ID | Format | Description |
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February 21st, 2018 | Independent | Digital | Bandcamp | |
February 21st, 2018 | Independent | FT-17/001/02/1 | CD | Digipak |
Members | |
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Band members | |
Janus | Drums |
Hrothulf | Guitars |
Khorto | Piano |
Misein | Vocals (lead) |
Hugo Chereul | Narration |
Cide | Bass |
Damned | Guitars |
Miscellaneous staff | |
Hrotulf | Writing, Composing |
SiG | Photography |
Chromatorium | Artwork |
Tracks | |||
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1. | Printemps sur la Meuse | 01:17 | Show lyrics |
Landrecourt, région fortifiée de Verdun, 4 mai 1916, Verdun ! En ce lieu symbolique qui vit les petits-fils de Charlemagne se partager l’empire se déroule une lutte sans merci entre les deux pays héritiers de l’illustre carolingien. Je me souviens encore du déclenchement de l’offensive allemande le 21 février dernier. Nous avions senti la terre trembler jusqu’au chemin des Dames où nous nous trouvions. Chacun avait alors pressenti q’un événement terrible était en cours. Et maintenant c’est à notre tour de défendre ce symbole. Les visages sont graves, même ceux des vétérans de la Marne. Un étrange mélange de crainte et d’humilité nous empreint. La simple évocation de Vaux, de Douaumont, du Mort-Homme, de la côte 304 ou de la ferme de Thiaumont imposent le respect. C’est à Vaux justement que nous serons en première ligne demain. J’essaie de me composer une mine sereine en façade pour rassurer les gars de mon bataillon, mais je dois bien avouer que je n’en mène pas large. Alors je m’occupe l’esprit en écrivant des lettres devant un panorama surréaliste : Le ciel rempli d’aéroplanes et de saucisses d’observation, la route où serpente un convoi de ravitaillement sans fin, la voie ferrée qui déverse des montagnes d’obus et un pays rempli de fantômes en uniforme. Demain, nous rentrerons dans l’histoire... |
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2. | La montée aux Enfers | 05:07 | Show lyrics |
Le crépuscule tombe sur la Meuse Et sur cette route tortueuse La colonne monte en silence. On croise des silhouettes inhumaines De gars qui en reviennent Comme vidés de leur substance. Sous les étoiles tragédiennes Des attelages d’artillerie qui peinent Dans un fracas nous dépassent. Et le régiment continue De fatigue et de soif perclus En ressassant ses angoisses. L’horizon crépite sous le froid vent du sud qui étouffe les bruits des combats et accable un peu plus les hommes. Sur le plateau, l’orage industriel fait luire les nuages sous l’oeil goguenard de la lune qui nous expose plus qu’elle n’éclaire. On marche toujours dépassant des cuisines roulantes, dépassés par des camions exténués. Mais voici le boyau, point de départ du labyrinthe qui vient : Colonne par un ! 155 qui déchirent l’air Fin du boyau maintenant que faire ? Le moral des gars déjà s’étiole On sort les cartes et la boussole Là en avant ! Ce monticule ! Les cris d’acier qui nous stimulent Course effrénée irréfrénée. Dans cette immense désolation Les cadavres en décomposition Souillent la moindre flaque d’eau Soudain le ciel s’illumine Tirs de barrage qui fulminent On court encore sauver notre peau. Et dans la lumière De l’aube qui s’était levée Un monceau de pierre Le fort de Vaux s’est dessiné Et ce lopin de terre, Sera notre coin de guerre... maintenant. |
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3. | Le Terrible enterré | 05:22 | Show lyrics |
Heureux ceux qui verront luire l’aube du 8 mai. Recroquevillés dans leurs terriers Creusés en hâte dans le flanc des tranchées Ils attendent. écrasés de sommeil, abrutis par les bombes Ils attendent la mort dans ces tombes qu’ils défendent. Torrents de fumée, arbres déchirés Hurlant à la mort, les gaz reviennent. Masque sur le nez, dans leur niche collés Laissant passer l’orage, les gars tiennent. Nuées d’obus qui le ciel fendent Les batteries allemandes Se déchaînent. Orage de feu interminable éclats abominables Qui s’enchaînent. Dans notre bulle, la soif nous brûle, L’impuissance nous étreint, nous empreint, Et les heures passent dans cette angoisse La mort m’attendra... pour cette fois. Au terme de cette journée funeste, Les boches préparent un assaut imminent. Au fort de Tavannes, pilonné par des 420, Le commandant a été tué dans l’explosion du magasin de grenades. Il va falloir aller chercher les renforts au tunnel... |
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4. | Le tunnel de Tavannes | 05:41 | Show lyrics |
Des tranchées de Vaux jusqu’au tunnel de Tavannes Une course effrénée, trompe la mort à chaque instant Deux bornes à défier la faucheuse qui ricane Bruyamment. Quittant les boyaux pour sauter dans les cratères A chaque obus qui tombe, je m’écrase et serre les dents Priant quelques secondes pour que là il ne m’enterre En explosant. Là un rien t’achève, Ici c’est cours ou crève. Des tas de cadavres gisent dans les frontières Qui pourrissent ici depuis on ne sait quand Le secteur entier est un immense cimetière, Déchirant. Les accalmies sont brèves, Ici c’est cours ou crève. Soudain, à demi-enterré par les tirs incessants, L’entrée du tunnel se profile au fond d’un ravin encaissé, gueule béante de quelque pitoyable chimère. Manquant de tomber sur la pente crevée par les cratères, enjambant les cadavres, j’arrive enfin là où s’abrite la misère. Dans le tunnel de Tavannes Suspendus hors du temps Errent des fantômes diaphanes Inquiétants. Dans cet abri illusoire Pilonné par les allemands On peut à peine se mouvoir Prudemment. Et ça sent la sueur et la merde Ca pue l’éther et le sang Et autres effluves fétides qui se perdent (En passant.) Il y a le toit qui vibre sous les bombardements Qui peut bien s’écrouler à n’importe quel moment Mais la misère sous sa voûte s’en fiche maintenant. Il y a des gars qui crèvent à côté des obus Des munitions qui traînent dans des caisses suspendues Au milieu de types qui fument insouciants. Il y a de l’eau qui ruisselle sur les câbles électriques Qui tranchent l’obscurité d’une lumière colérique Et dans ce cloaque je m’écroule inconscient. |
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5. | Le marteau après l’enclume | 00:52 | Show lyrics |
Haudainville, 15 mai 1916 Le soleil de mai éclaire les bords de Meuse, mais ici personne ne profite de ses deux jours de repos. Le bataillon est éparpillé dans un parc au beau milieu d’un village fantôme que ses habitants ont fui depuis belle lurette. Les gars sont exténués, ceux qui ne sont pas blessés sont terrassés par la fièvre et la dysenterie. Certains sirotent leur café le regard dans le vague, d’autres sombrent dans un sommeil agité, quelques uns écrivent des lettres presque machinalement. On dirait des automates, c’est comme si leur âme était restée aux abords du fort de Vaux. Et dès ce soir retour au front pour garder les tranchées à la ferme de Thiaumont... Pour ma part, le front attendra puisque je viens d’être provisoirement affecté à la 5ème D.I. pour l’assaut qu’elle va mener visant à reprendre le fort de Douaumont. Après avoir subi impuissant les bombardements allemands, j’avoue encore préférer l’attaque, aussi risquée soit-elle. Espérons qu’elle soit couronnée de succès... |
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6. | La pièce du Boucher | 05:35 | Show lyrics |
Sur des caisses de munitions En guise de table de réunion Le commandant nous expose Ce qui sur le bataillon repose Pour l’assaut imminent Objectif éminent. Plan d’attaque coordonnée C’est la pièce du boucher A l’assaut nous marcherons Pour reprendre Douaumont. De la fausse côte à la Morchée Division alignée Prête pour un fameux dessein Le projet de Mangin. Notre rôle sera décisif A la gauche du dispositif La Morchée reprendrons L’ouest du fort sécuriserons Dès la fin des tirs d’artillerie Le 22 à midi. Plan d’attaque recomposé C’est la pièce du boucher Avec une seule division Pour reprendre Douaumont. Voltigeurs et grenadiers Sapeurs et fusilleurs S’élanceront bravement Déloger les allemands. La 5ème D.I. qui m’entourait connaissait le terrain. Cette expertise et leur détermination serait à coup sûr décisifs dans la bataille qui s’annonçait. Mais serions-nous assez nombreux pour l’emporter ? Plan d’attaque coordonnée C’est la pièce du boucher A l’assaut nous marcherons Pour reprendre Douaumont. D’Hauteville à la Morchée Division alignée Prête pour un funeste dessein Le projet de Mangin. Cet assaut d’ampleur Ce grand coup d’épée Semblait prometteur Là sur le papier. |
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7. | La relève du 57è | 05:43 | Show lyrics |
Par une triste ironie du sort Nous allons relever le Terrible. Avant de libérer le fort, On marche en ces lieux indicibles, Perdus dans ce décor On avance vers la mort. On traverse des masses de décombres Fossés ruinés remplis de cadavres On aperçoit enfin des ombres Sortant de trous, bien précaires havres, Ils font un ultime effort : Accueillir ce renfort. Les obus pleuvent, duel d’artillerie La mort active sa machinerie Un souffle court, une explosion La terre qui tremble, la confusion Ca vient de chez nous, sonnez l’alerte ! Fusées vertes ! Les parallèles déjà comblées Qu’il va falloir encore creuser Pour les sapeurs, travaux d’Hercule Il faut faire vite, on se bouscule Une masse noire à l’horizon Nous toise de haut c’est Douaumont. Les boches sont à quelques mètres Terrés dans nos anciennes tranchées Qu’on doit maintenant réattaquer. A zéro sur leur trouillomètre Eux aussi dans le pétrin On verra bien demain... |
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8. | Assaut au bout de la tranchée du diable | 03:54 | Show lyrics |
Attaque! Sur la détente le doigt crispé Progression confuse. Partout on entend Les mitrailleuses crépiter Et les balles qui fusent. Déjà on tombe Le sang abreuve les fossés. Une hécatombe Pour reprendre une seule tranchée. Grenades ! Enfin l’ennemi est repoussé Des dizaines se rendent. Là-bas Dans la poussière et la fumée Les batteries allemandes. Alors on charge Encore une fois machinalement. Ici au large Vers l’objectif difficilement. Avec des troupes éprouvées L’encadrement décapité Après des heures nous débouchons. Ce panorama ravagé La contrescarpe et les fossés C’est le coin nord de Douaumont. |
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9. | Adossé à Douaumont | 05:03 | Show lyrics |
Lutte acharnée à l’ouest du fort Les mitrailles en enfilade nous écharpent On vient poursuivre la lutte à mort De ce coté de la contrescarpe. Une grêle de projectiles Un orage de feu L’escouade mutilent D’un vent vigoureux. On n’est pas cinquante Tu parles d’un renfort Sur la terre sanglante On marche sur les morts. Ici ou là les gars s’accrochent On contrôle presque la superstructure Un peu plus bas se terrent les boches Bien à l’abri derrière les murs. Un feu nourri Nous cloue au sol Nous abrutit Et nous désole. Et les sapeurs Creusent avec ardeur. Quelques tranchées Improvisées. En équilibre au point de rupture Dans les deux camps les hommes combattent Des dizaines tombent pour la capture D’une position ou d’une casemate. Minenwerfers. Qui nous pilonent Dans cette horreur Nous emprisonnent. Impitoyable opposition On tient quand même nos positions. Sur le toit de ce monde on lutte avec ardeur On a faim, on a soif, on oublie d’avoir peur Les contre-attaques ennemies une à une se brisent Mais les chances de succès peu à peu s’amenuisent. Après des heures d’efforts pour pouvoir conserver Ce cercueil de béton qu’on essaie de forcer On envoie des grenades, on tire sans s’arrêter Et partout s’amoncellent les morts et les blessés. |
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10. | Au fond du trou | 10:38 | Show lyrics |
Les heures passent sur le fort et les combats acharnés Privés de tout renfort on tire sans discontinuer Ici on crève dans l’entonnoir Avec le temps l’abnégation remplace l’espoir. Au fond d’un trou putride on repousse vague après vague De moins en moins lucides comme les boches que l’on alpague On meurt ensemble, on serre les rangs Les balles nous manquent on est bien plus morts que vivants. La soif nous brûle, la faim nous ronge La dysenterie notre mal prolonge Point de répit dans ces enchères Point de survie dans cet enfer. On pille les corps pour subsister On perd encore l’humanité On peut mourir à chaque seconde Ou bien pourrir si loin du monde. Depuis des heures maintenant l’assaut est agonisant Noyé sur la structure par une pluie de tirs fusants Dans cet orage on sert les dents Et on crache nos poumons sous les gaz irritants. On n’est plus qu’une poignée, quelques rares survivants Un unique officier, trois caporaux deux sergents On lutte encore dans abattoir Allant puiser dans l’énergie du désespoir On est maintenant presque encerclés Les boches nous pressent de trois côtés Dans ce saillant, cibles faciles Même si vaillants on est fragiles. Après deux jours et une nuit Pas d’autre choix que le repli On y consent sans l’avaler On redescend désemparés. En traînant les blessés, on se replie la mort dans l’âme En laissant derrière nous nos tranchées, nos trous infâmes Les jambes nous lâchent, On n’en peut plus La volonté seule laisse entrevoir le salut. On traîne notre misère sur la distance qui sépare La carapace du fort de notre point de départ On pleure de rage, On pisse le sang L’assaut se clôt sur un échec retentissant. Après deux jours d’un combat âpre et sans merci et 75% des pertes, retour au point de départ. On enrage, on se désole, on résigne. Et dans un pré de Landrecourt On vit passer au petit jour La lente procession des revenants de l’enfer Enfin c’était la fin de leur misère Alors dès la roulante ils s’écroulent. D’étranges silhouettes de boue hagardes Se dirigent comme par mégarde Par groupes de trois ou quatre en train de s’entraider Traînards qui pouvaient à peine se traîner Verdun à jamais les avait marqués. |
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49:12 |
Verdun!
Members | |
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Band members | |
Janus | Drums |
Hrothulf | Guitars |
Khorto | Piano |
Misein | Vocals (lead) |
Hugo Chereul | Narration |
Cide | Bass |
Damned | Guitars |
Miscellaneous staff | |
Hrotulf | Writing, Composing |
SiG | Photography |
Chromatorium | Artwork |
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1. | Printemps sur la Meuse | 01:17 | Show lyrics |
Landrecourt, région fortifiée de Verdun, 4 mai 1916, Verdun ! En ce lieu symbolique qui vit les petits-fils de Charlemagne se partager l’empire se déroule une lutte sans merci entre les deux pays héritiers de l’illustre carolingien. Je me souviens encore du déclenchement de l’offensive allemande le 21 février dernier. Nous avions senti la terre trembler jusqu’au chemin des Dames où nous nous trouvions. Chacun avait alors pressenti q’un événement terrible était en cours. Et maintenant c’est à notre tour de défendre ce symbole. Les visages sont graves, même ceux des vétérans de la Marne. Un étrange mélange de crainte et d’humilité nous empreint. La simple évocation de Vaux, de Douaumont, du Mort-Homme, de la côte 304 ou de la ferme de Thiaumont imposent le respect. C’est à Vaux justement que nous serons en première ligne demain. J’essaie de me composer une mine sereine en façade pour rassurer les gars de mon bataillon, mais je dois bien avouer que je n’en mène pas large. Alors je m’occupe l’esprit en écrivant des lettres devant un panorama surréaliste : Le ciel rempli d’aéroplanes et de saucisses d’observation, la route où serpente un convoi de ravitaillement sans fin, la voie ferrée qui déverse des montagnes d’obus et un pays rempli de fantômes en uniforme. Demain, nous rentrerons dans l’histoire... |
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2. | La montée aux Enfers | 05:07 | Show lyrics |
Le crépuscule tombe sur la Meuse Et sur cette route tortueuse La colonne monte en silence. On croise des silhouettes inhumaines De gars qui en reviennent Comme vidés de leur substance. Sous les étoiles tragédiennes Des attelages d’artillerie qui peinent Dans un fracas nous dépassent. Et le régiment continue De fatigue et de soif perclus En ressassant ses angoisses. L’horizon crépite sous le froid vent du sud qui étouffe les bruits des combats et accable un peu plus les hommes. Sur le plateau, l’orage industriel fait luire les nuages sous l’oeil goguenard de la lune qui nous expose plus qu’elle n’éclaire. On marche toujours dépassant des cuisines roulantes, dépassés par des camions exténués. Mais voici le boyau, point de départ du labyrinthe qui vient : Colonne par un ! 155 qui déchirent l’air Fin du boyau maintenant que faire ? Le moral des gars déjà s’étiole On sort les cartes et la boussole Là en avant ! Ce monticule ! Les cris d’acier qui nous stimulent Course effrénée irréfrénée. Dans cette immense désolation Les cadavres en décomposition Souillent la moindre flaque d’eau Soudain le ciel s’illumine Tirs de barrage qui fulminent On court encore sauver notre peau. Et dans la lumière De l’aube qui s’était levée Un monceau de pierre Le fort de Vaux s’est dessiné Et ce lopin de terre, Sera notre coin de guerre... maintenant. |
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3. | Le Terrible enterré | 05:22 | Show lyrics |
Heureux ceux qui verront luire l’aube du 8 mai. Recroquevillés dans leurs terriers Creusés en hâte dans le flanc des tranchées Ils attendent. écrasés de sommeil, abrutis par les bombes Ils attendent la mort dans ces tombes qu’ils défendent. Torrents de fumée, arbres déchirés Hurlant à la mort, les gaz reviennent. Masque sur le nez, dans leur niche collés Laissant passer l’orage, les gars tiennent. Nuées d’obus qui le ciel fendent Les batteries allemandes Se déchaînent. Orage de feu interminable éclats abominables Qui s’enchaînent. Dans notre bulle, la soif nous brûle, L’impuissance nous étreint, nous empreint, Et les heures passent dans cette angoisse La mort m’attendra... pour cette fois. Au terme de cette journée funeste, Les boches préparent un assaut imminent. Au fort de Tavannes, pilonné par des 420, Le commandant a été tué dans l’explosion du magasin de grenades. Il va falloir aller chercher les renforts au tunnel... |
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4. | Le tunnel de Tavannes | 05:41 | Show lyrics |
Des tranchées de Vaux jusqu’au tunnel de Tavannes Une course effrénée, trompe la mort à chaque instant Deux bornes à défier la faucheuse qui ricane Bruyamment. Quittant les boyaux pour sauter dans les cratères A chaque obus qui tombe, je m’écrase et serre les dents Priant quelques secondes pour que là il ne m’enterre En explosant. Là un rien t’achève, Ici c’est cours ou crève. Des tas de cadavres gisent dans les frontières Qui pourrissent ici depuis on ne sait quand Le secteur entier est un immense cimetière, Déchirant. Les accalmies sont brèves, Ici c’est cours ou crève. Soudain, à demi-enterré par les tirs incessants, L’entrée du tunnel se profile au fond d’un ravin encaissé, gueule béante de quelque pitoyable chimère. Manquant de tomber sur la pente crevée par les cratères, enjambant les cadavres, j’arrive enfin là où s’abrite la misère. Dans le tunnel de Tavannes Suspendus hors du temps Errent des fantômes diaphanes Inquiétants. Dans cet abri illusoire Pilonné par les allemands On peut à peine se mouvoir Prudemment. Et ça sent la sueur et la merde Ca pue l’éther et le sang Et autres effluves fétides qui se perdent (En passant.) Il y a le toit qui vibre sous les bombardements Qui peut bien s’écrouler à n’importe quel moment Mais la misère sous sa voûte s’en fiche maintenant. Il y a des gars qui crèvent à côté des obus Des munitions qui traînent dans des caisses suspendues Au milieu de types qui fument insouciants. Il y a de l’eau qui ruisselle sur les câbles électriques Qui tranchent l’obscurité d’une lumière colérique Et dans ce cloaque je m’écroule inconscient. |
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5. | Le marteau après l’enclume | 00:52 | Show lyrics |
Haudainville, 15 mai 1916 Le soleil de mai éclaire les bords de Meuse, mais ici personne ne profite de ses deux jours de repos. Le bataillon est éparpillé dans un parc au beau milieu d’un village fantôme que ses habitants ont fui depuis belle lurette. Les gars sont exténués, ceux qui ne sont pas blessés sont terrassés par la fièvre et la dysenterie. Certains sirotent leur café le regard dans le vague, d’autres sombrent dans un sommeil agité, quelques uns écrivent des lettres presque machinalement. On dirait des automates, c’est comme si leur âme était restée aux abords du fort de Vaux. Et dès ce soir retour au front pour garder les tranchées à la ferme de Thiaumont... Pour ma part, le front attendra puisque je viens d’être provisoirement affecté à la 5ème D.I. pour l’assaut qu’elle va mener visant à reprendre le fort de Douaumont. Après avoir subi impuissant les bombardements allemands, j’avoue encore préférer l’attaque, aussi risquée soit-elle. Espérons qu’elle soit couronnée de succès... |
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6. | La pièce du Boucher | 05:35 | Show lyrics |
Sur des caisses de munitions En guise de table de réunion Le commandant nous expose Ce qui sur le bataillon repose Pour l’assaut imminent Objectif éminent. Plan d’attaque coordonnée C’est la pièce du boucher A l’assaut nous marcherons Pour reprendre Douaumont. De la fausse côte à la Morchée Division alignée Prête pour un fameux dessein Le projet de Mangin. Notre rôle sera décisif A la gauche du dispositif La Morchée reprendrons L’ouest du fort sécuriserons Dès la fin des tirs d’artillerie Le 22 à midi. Plan d’attaque recomposé C’est la pièce du boucher Avec une seule division Pour reprendre Douaumont. Voltigeurs et grenadiers Sapeurs et fusilleurs S’élanceront bravement Déloger les allemands. La 5ème D.I. qui m’entourait connaissait le terrain. Cette expertise et leur détermination serait à coup sûr décisifs dans la bataille qui s’annonçait. Mais serions-nous assez nombreux pour l’emporter ? Plan d’attaque coordonnée C’est la pièce du boucher A l’assaut nous marcherons Pour reprendre Douaumont. D’Hauteville à la Morchée Division alignée Prête pour un funeste dessein Le projet de Mangin. Cet assaut d’ampleur Ce grand coup d’épée Semblait prometteur Là sur le papier. |
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7. | La relève du 57è | 05:43 | Show lyrics |
Par une triste ironie du sort Nous allons relever le Terrible. Avant de libérer le fort, On marche en ces lieux indicibles, Perdus dans ce décor On avance vers la mort. On traverse des masses de décombres Fossés ruinés remplis de cadavres On aperçoit enfin des ombres Sortant de trous, bien précaires havres, Ils font un ultime effort : Accueillir ce renfort. Les obus pleuvent, duel d’artillerie La mort active sa machinerie Un souffle court, une explosion La terre qui tremble, la confusion Ca vient de chez nous, sonnez l’alerte ! Fusées vertes ! Les parallèles déjà comblées Qu’il va falloir encore creuser Pour les sapeurs, travaux d’Hercule Il faut faire vite, on se bouscule Une masse noire à l’horizon Nous toise de haut c’est Douaumont. Les boches sont à quelques mètres Terrés dans nos anciennes tranchées Qu’on doit maintenant réattaquer. A zéro sur leur trouillomètre Eux aussi dans le pétrin On verra bien demain... |
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8. | Assaut au bout de la tranchée du diable | 03:54 | Show lyrics |
Attaque! Sur la détente le doigt crispé Progression confuse. Partout on entend Les mitrailleuses crépiter Et les balles qui fusent. Déjà on tombe Le sang abreuve les fossés. Une hécatombe Pour reprendre une seule tranchée. Grenades ! Enfin l’ennemi est repoussé Des dizaines se rendent. Là-bas Dans la poussière et la fumée Les batteries allemandes. Alors on charge Encore une fois machinalement. Ici au large Vers l’objectif difficilement. Avec des troupes éprouvées L’encadrement décapité Après des heures nous débouchons. Ce panorama ravagé La contrescarpe et les fossés C’est le coin nord de Douaumont. |
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9. | Adossé à Douaumont | 05:03 | Show lyrics |
Lutte acharnée à l’ouest du fort Les mitrailles en enfilade nous écharpent On vient poursuivre la lutte à mort De ce coté de la contrescarpe. Une grêle de projectiles Un orage de feu L’escouade mutilent D’un vent vigoureux. On n’est pas cinquante Tu parles d’un renfort Sur la terre sanglante On marche sur les morts. Ici ou là les gars s’accrochent On contrôle presque la superstructure Un peu plus bas se terrent les boches Bien à l’abri derrière les murs. Un feu nourri Nous cloue au sol Nous abrutit Et nous désole. Et les sapeurs Creusent avec ardeur. Quelques tranchées Improvisées. En équilibre au point de rupture Dans les deux camps les hommes combattent Des dizaines tombent pour la capture D’une position ou d’une casemate. Minenwerfers. Qui nous pilonent Dans cette horreur Nous emprisonnent. Impitoyable opposition On tient quand même nos positions. Sur le toit de ce monde on lutte avec ardeur On a faim, on a soif, on oublie d’avoir peur Les contre-attaques ennemies une à une se brisent Mais les chances de succès peu à peu s’amenuisent. Après des heures d’efforts pour pouvoir conserver Ce cercueil de béton qu’on essaie de forcer On envoie des grenades, on tire sans s’arrêter Et partout s’amoncellent les morts et les blessés. |
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10. | Au fond du trou | 10:38 | Show lyrics |
Les heures passent sur le fort et les combats acharnés Privés de tout renfort on tire sans discontinuer Ici on crève dans l’entonnoir Avec le temps l’abnégation remplace l’espoir. Au fond d’un trou putride on repousse vague après vague De moins en moins lucides comme les boches que l’on alpague On meurt ensemble, on serre les rangs Les balles nous manquent on est bien plus morts que vivants. La soif nous brûle, la faim nous ronge La dysenterie notre mal prolonge Point de répit dans ces enchères Point de survie dans cet enfer. On pille les corps pour subsister On perd encore l’humanité On peut mourir à chaque seconde Ou bien pourrir si loin du monde. Depuis des heures maintenant l’assaut est agonisant Noyé sur la structure par une pluie de tirs fusants Dans cet orage on sert les dents Et on crache nos poumons sous les gaz irritants. On n’est plus qu’une poignée, quelques rares survivants Un unique officier, trois caporaux deux sergents On lutte encore dans abattoir Allant puiser dans l’énergie du désespoir On est maintenant presque encerclés Les boches nous pressent de trois côtés Dans ce saillant, cibles faciles Même si vaillants on est fragiles. Après deux jours et une nuit Pas d’autre choix que le repli On y consent sans l’avaler On redescend désemparés. En traînant les blessés, on se replie la mort dans l’âme En laissant derrière nous nos tranchées, nos trous infâmes Les jambes nous lâchent, On n’en peut plus La volonté seule laisse entrevoir le salut. On traîne notre misère sur la distance qui sépare La carapace du fort de notre point de départ On pleure de rage, On pisse le sang L’assaut se clôt sur un échec retentissant. Après deux jours d’un combat âpre et sans merci et 75% des pertes, retour au point de départ. On enrage, on se désole, on résigne. Et dans un pré de Landrecourt On vit passer au petit jour La lente procession des revenants de l’enfer Enfin c’était la fin de leur misère Alors dès la roulante ils s’écroulent. D’étranges silhouettes de boue hagardes Se dirigent comme par mégarde Par groupes de trois ou quatre en train de s’entraider Traînards qui pouvaient à peine se traîner Verdun à jamais les avait marqués. |
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49:12 |
Verdun!
Members | |
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Original line-up | |
Band members | |
Cide | Bass |
Damned | Guitars |
Janus | Drums |
Hrothulf | Guitars |
Khorto | Piano |
Misein | Vocals (lead) |
Hugo Chereul | Narration |
Miscellaneous staff | |
Chromatorium | Artwork |
Hrotulf | Writing, Composing |
SiG | Photography |
Tracks | |||
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1. | Printemps sur la Meuse | 01:17 | Show lyrics |
Landrecourt, région fortifiée de Verdun, 4 mai 1916, Verdun ! En ce lieu symbolique qui vit les petits-fils de Charlemagne se partager l’empire se déroule une lutte sans merci entre les deux pays héritiers de l’illustre carolingien. Je me souviens encore du déclenchement de l’offensive allemande le 21 février dernier. Nous avions senti la terre trembler jusqu’au chemin des Dames où nous nous trouvions. Chacun avait alors pressenti q’un événement terrible était en cours. Et maintenant c’est à notre tour de défendre ce symbole. Les visages sont graves, même ceux des vétérans de la Marne. Un étrange mélange de crainte et d’humilité nous empreint. La simple évocation de Vaux, de Douaumont, du Mort-Homme, de la côte 304 ou de la ferme de Thiaumont imposent le respect. C’est à Vaux justement que nous serons en première ligne demain. J’essaie de me composer une mine sereine en façade pour rassurer les gars de mon bataillon, mais je dois bien avouer que je n’en mène pas large. Alors je m’occupe l’esprit en écrivant des lettres devant un panorama surréaliste : Le ciel rempli d’aéroplanes et de saucisses d’observation, la route où serpente un convoi de ravitaillement sans fin, la voie ferrée qui déverse des montagnes d’obus et un pays rempli de fantômes en uniforme. Demain, nous rentrerons dans l’histoire... |
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2. | La montée aux Enfers | 05:07 | Show lyrics |
Le crépuscule tombe sur la Meuse Et sur cette route tortueuse La colonne monte en silence. On croise des silhouettes inhumaines De gars qui en reviennent Comme vidés de leur substance. Sous les étoiles tragédiennes Des attelages d’artillerie qui peinent Dans un fracas nous dépassent. Et le régiment continue De fatigue et de soif perclus En ressassant ses angoisses. L’horizon crépite sous le froid vent du sud qui étouffe les bruits des combats et accable un peu plus les hommes. Sur le plateau, l’orage industriel fait luire les nuages sous l’oeil goguenard de la lune qui nous expose plus qu’elle n’éclaire. On marche toujours dépassant des cuisines roulantes, dépassés par des camions exténués. Mais voici le boyau, point de départ du labyrinthe qui vient : Colonne par un ! 155 qui déchirent l’air Fin du boyau maintenant que faire ? Le moral des gars déjà s’étiole On sort les cartes et la boussole Là en avant ! Ce monticule ! Les cris d’acier qui nous stimulent Course effrénée irréfrénée. Dans cette immense désolation Les cadavres en décomposition Souillent la moindre flaque d’eau Soudain le ciel s’illumine Tirs de barrage qui fulminent On court encore sauver notre peau. Et dans la lumière De l’aube qui s’était levée Un monceau de pierre Le fort de Vaux s’est dessiné Et ce lopin de terre, Sera notre coin de guerre... maintenant. |
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3. | Le Terrible enterré | 05:22 | Show lyrics |
Heureux ceux qui verront luire l’aube du 8 mai. Recroquevillés dans leurs terriers Creusés en hâte dans le flanc des tranchées Ils attendent. écrasés de sommeil, abrutis par les bombes Ils attendent la mort dans ces tombes qu’ils défendent. Torrents de fumée, arbres déchirés Hurlant à la mort, les gaz reviennent. Masque sur le nez, dans leur niche collés Laissant passer l’orage, les gars tiennent. Nuées d’obus qui le ciel fendent Les batteries allemandes Se déchaînent. Orage de feu interminable éclats abominables Qui s’enchaînent. Dans notre bulle, la soif nous brûle, L’impuissance nous étreint, nous empreint, Et les heures passent dans cette angoisse La mort m’attendra... pour cette fois. Au terme de cette journée funeste, Les boches préparent un assaut imminent. Au fort de Tavannes, pilonné par des 420, Le commandant a été tué dans l’explosion du magasin de grenades. Il va falloir aller chercher les renforts au tunnel... |
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4. | Le tunnel de Tavannes | 05:41 | Show lyrics |
Des tranchées de Vaux jusqu’au tunnel de Tavannes Une course effrénée, trompe la mort à chaque instant Deux bornes à défier la faucheuse qui ricane Bruyamment. Quittant les boyaux pour sauter dans les cratères A chaque obus qui tombe, je m’écrase et serre les dents Priant quelques secondes pour que là il ne m’enterre En explosant. Là un rien t’achève, Ici c’est cours ou crève. Des tas de cadavres gisent dans les frontières Qui pourrissent ici depuis on ne sait quand Le secteur entier est un immense cimetière, Déchirant. Les accalmies sont brèves, Ici c’est cours ou crève. Soudain, à demi-enterré par les tirs incessants, L’entrée du tunnel se profile au fond d’un ravin encaissé, gueule béante de quelque pitoyable chimère. Manquant de tomber sur la pente crevée par les cratères, enjambant les cadavres, j’arrive enfin là où s’abrite la misère. Dans le tunnel de Tavannes Suspendus hors du temps Errent des fantômes diaphanes Inquiétants. Dans cet abri illusoire Pilonné par les allemands On peut à peine se mouvoir Prudemment. Et ça sent la sueur et la merde Ca pue l’éther et le sang Et autres effluves fétides qui se perdent (En passant.) Il y a le toit qui vibre sous les bombardements Qui peut bien s’écrouler à n’importe quel moment Mais la misère sous sa voûte s’en fiche maintenant. Il y a des gars qui crèvent à côté des obus Des munitions qui traînent dans des caisses suspendues Au milieu de types qui fument insouciants. Il y a de l’eau qui ruisselle sur les câbles électriques Qui tranchent l’obscurité d’une lumière colérique Et dans ce cloaque je m’écroule inconscient. |
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5. | Le marteau après l’enclume | 00:52 | Show lyrics |
Haudainville, 15 mai 1916 Le soleil de mai éclaire les bords de Meuse, mais ici personne ne profite de ses deux jours de repos. Le bataillon est éparpillé dans un parc au beau milieu d’un village fantôme que ses habitants ont fui depuis belle lurette. Les gars sont exténués, ceux qui ne sont pas blessés sont terrassés par la fièvre et la dysenterie. Certains sirotent leur café le regard dans le vague, d’autres sombrent dans un sommeil agité, quelques uns écrivent des lettres presque machinalement. On dirait des automates, c’est comme si leur âme était restée aux abords du fort de Vaux. Et dès ce soir retour au front pour garder les tranchées à la ferme de Thiaumont... Pour ma part, le front attendra puisque je viens d’être provisoirement affecté à la 5ème D.I. pour l’assaut qu’elle va mener visant à reprendre le fort de Douaumont. Après avoir subi impuissant les bombardements allemands, j’avoue encore préférer l’attaque, aussi risquée soit-elle. Espérons qu’elle soit couronnée de succès... |
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6. | La pièce du Boucher | 05:35 | Show lyrics |
Sur des caisses de munitions En guise de table de réunion Le commandant nous expose Ce qui sur le bataillon repose Pour l’assaut imminent Objectif éminent. Plan d’attaque coordonnée C’est la pièce du boucher A l’assaut nous marcherons Pour reprendre Douaumont. De la fausse côte à la Morchée Division alignée Prête pour un fameux dessein Le projet de Mangin. Notre rôle sera décisif A la gauche du dispositif La Morchée reprendrons L’ouest du fort sécuriserons Dès la fin des tirs d’artillerie Le 22 à midi. Plan d’attaque recomposé C’est la pièce du boucher Avec une seule division Pour reprendre Douaumont. Voltigeurs et grenadiers Sapeurs et fusilleurs S’élanceront bravement Déloger les allemands. La 5ème D.I. qui m’entourait connaissait le terrain. Cette expertise et leur détermination serait à coup sûr décisifs dans la bataille qui s’annonçait. Mais serions-nous assez nombreux pour l’emporter ? Plan d’attaque coordonnée C’est la pièce du boucher A l’assaut nous marcherons Pour reprendre Douaumont. D’Hauteville à la Morchée Division alignée Prête pour un funeste dessein Le projet de Mangin. Cet assaut d’ampleur Ce grand coup d’épée Semblait prometteur Là sur le papier. |
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7. | La relève du 57è | 05:43 | Show lyrics |
Par une triste ironie du sort Nous allons relever le Terrible. Avant de libérer le fort, On marche en ces lieux indicibles, Perdus dans ce décor On avance vers la mort. On traverse des masses de décombres Fossés ruinés remplis de cadavres On aperçoit enfin des ombres Sortant de trous, bien précaires havres, Ils font un ultime effort : Accueillir ce renfort. Les obus pleuvent, duel d’artillerie La mort active sa machinerie Un souffle court, une explosion La terre qui tremble, la confusion Ca vient de chez nous, sonnez l’alerte ! Fusées vertes ! Les parallèles déjà comblées Qu’il va falloir encore creuser Pour les sapeurs, travaux d’Hercule Il faut faire vite, on se bouscule Une masse noire à l’horizon Nous toise de haut c’est Douaumont. Les boches sont à quelques mètres Terrés dans nos anciennes tranchées Qu’on doit maintenant réattaquer. A zéro sur leur trouillomètre Eux aussi dans le pétrin On verra bien demain... |
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8. | Assaut au bout de la tranchée du diable | 03:54 | Show lyrics |
Attaque! Sur la détente le doigt crispé Progression confuse. Partout on entend Les mitrailleuses crépiter Et les balles qui fusent. Déjà on tombe Le sang abreuve les fossés. Une hécatombe Pour reprendre une seule tranchée. Grenades ! Enfin l’ennemi est repoussé Des dizaines se rendent. Là-bas Dans la poussière et la fumée Les batteries allemandes. Alors on charge Encore une fois machinalement. Ici au large Vers l’objectif difficilement. Avec des troupes éprouvées L’encadrement décapité Après des heures nous débouchons. Ce panorama ravagé La contrescarpe et les fossés C’est le coin nord de Douaumont. |
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9. | Adossé à Douaumont | 05:03 | Show lyrics |
Lutte acharnée à l’ouest du fort Les mitrailles en enfilade nous écharpent On vient poursuivre la lutte à mort De ce coté de la contrescarpe. Une grêle de projectiles Un orage de feu L’escouade mutilent D’un vent vigoureux. On n’est pas cinquante Tu parles d’un renfort Sur la terre sanglante On marche sur les morts. Ici ou là les gars s’accrochent On contrôle presque la superstructure Un peu plus bas se terrent les boches Bien à l’abri derrière les murs. Un feu nourri Nous cloue au sol Nous abrutit Et nous désole. Et les sapeurs Creusent avec ardeur. Quelques tranchées Improvisées. En équilibre au point de rupture Dans les deux camps les hommes combattent Des dizaines tombent pour la capture D’une position ou d’une casemate. Minenwerfers. Qui nous pilonent Dans cette horreur Nous emprisonnent. Impitoyable opposition On tient quand même nos positions. Sur le toit de ce monde on lutte avec ardeur On a faim, on a soif, on oublie d’avoir peur Les contre-attaques ennemies une à une se brisent Mais les chances de succès peu à peu s’amenuisent. Après des heures d’efforts pour pouvoir conserver Ce cercueil de béton qu’on essaie de forcer On envoie des grenades, on tire sans s’arrêter Et partout s’amoncellent les morts et les blessés. |
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10. | Au fond du trou | 10:38 | Show lyrics |
Les heures passent sur le fort et les combats acharnés Privés de tout renfort on tire sans discontinuer Ici on crève dans l’entonnoir Avec le temps l’abnégation remplace l’espoir. Au fond d’un trou putride on repousse vague après vague De moins en moins lucides comme les boches que l’on alpague On meurt ensemble, on serre les rangs Les balles nous manquent on est bien plus morts que vivants. La soif nous brûle, la faim nous ronge La dysenterie notre mal prolonge Point de répit dans ces enchères Point de survie dans cet enfer. On pille les corps pour subsister On perd encore l’humanité On peut mourir à chaque seconde Ou bien pourrir si loin du monde. Depuis des heures maintenant l’assaut est agonisant Noyé sur la structure par une pluie de tirs fusants Dans cet orage on sert les dents Et on crache nos poumons sous les gaz irritants. On n’est plus qu’une poignée, quelques rares survivants Un unique officier, trois caporaux deux sergents On lutte encore dans abattoir Allant puiser dans l’énergie du désespoir On est maintenant presque encerclés Les boches nous pressent de trois côtés Dans ce saillant, cibles faciles Même si vaillants on est fragiles. Après deux jours et une nuit Pas d’autre choix que le repli On y consent sans l’avaler On redescend désemparés. En traînant les blessés, on se replie la mort dans l’âme En laissant derrière nous nos tranchées, nos trous infâmes Les jambes nous lâchent, On n’en peut plus La volonté seule laisse entrevoir le salut. On traîne notre misère sur la distance qui sépare La carapace du fort de notre point de départ On pleure de rage, On pisse le sang L’assaut se clôt sur un échec retentissant. Après deux jours d’un combat âpre et sans merci et 75% des pertes, retour au point de départ. On enrage, on se désole, on résigne. Et dans un pré de Landrecourt On vit passer au petit jour La lente procession des revenants de l’enfer Enfin c’était la fin de leur misère Alors dès la roulante ils s’écroulent. D’étranges silhouettes de boue hagardes Se dirigent comme par mégarde Par groupes de trois ou quatre en train de s’entraider Traînards qui pouvaient à peine se traîner Verdun à jamais les avait marqués. |
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